Après 120 pages, ça m'a saisi, j'ai pu dire "ça m'intéresse, ça me plaît, j'ai envie de continuer à lire".
Il n'y a pas longtemps, on a parlé de Karen Blixen à l'occasion de la sortie d'un roman qui lui est consacré, par Dominique de Saint Pern, et sa réapparition soudaine dans les médias, ainsi que le cadeau d'un exemplaire de La ferme africaine, fait à l'école par un de mes élèves (merci, Paco!), m'ont poussée à lire ce livre ; je l'avoue, le souvenir du film de Sydney Pollack aussi, l'un des premiers films que je me souviens d'avoir vu au cinéma.
Si j'ai eu du mal à connecter, 120 pages après j'étais ravie. Le regard poétique sur l'Afrique nous porte sur le continent à une époque un peu naïve, où les Européens se promenaient par le monde comme des nouveaux propriétaires (je me demande maintenant si ça a beaucoup changé). Dans ce contexte, les réflexions de Karen Blixen sur les rapports entre les Blancs et les Noirs s'avèrent assez neutres, sans se poser d'autres questions que de rendre compte des observations (toujours avec un peu de condescendance, bien sûr, propre à l'époque).
Le chapitre sur les femmes nègres est remarquable par la reconnaissance de la différence, de la beauté et de la dignité, et les comparaisons ne se font jamais dans le but de rendre la femme blanche supérieure, mais elles sont le fruit d'une admiration réelle.
Mais le plus beau et ce qui touche le plus le lecteur est l'émerveillement devant la nature et les animaux (malgré le fait que la chasse apparaisse comme une activité agréable et courante). Le chapitre où elle raconte le vol avec Denys Finch Hatton, et la contemplation des paysages africains finit le tableau d'un monde parfait, en déclarant simplement être "dépourvue des mots pour peindre ce que l'on éprouve en volant".
À tout cela, il faut ajouter aussi la signification de la propre Karen Blixen, une femme qui a décidé de sa vie à une époque où tout s'y opposait.
Envie de partir en Afrique au début du XXe siècle!
Je le sais, trop tard...



















